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Finance et PME : le FOROM 2017 fait salle comble

Le 31 août dernier, la salle de La Marive à Yverdon-les-Bains a accueilli la 12e édition du FOROM–Forum Economique Romand. Cette année, la relation entre la finance et les PME se trouvait au cœur du débat, avec le thème suivant : « Finance et PME, je t’aime, moi non plus ? ».

2017 a vu naître un nouvel aménagement d’horaires pour le FOROM. C’est ainsi que les conférences se sont succédées entre 9h et 13h pour laisser place au repas d’affaires et au réseautage durant l’après-midi pour ceux qui le souhaitaient. Après le mot d’accueil de Cédric Borboën, Président Fondateur du FOROM, et la présentation de la journée par Marjorie Théry, journaliste chez Bilan et nouvelle modératrice, les intervenants, spécialistes du domaine économique et financier, ont exprimé leur vision et leur expertise pointue.

La journée a démarré avec l’introduction de Jean-Daniel Carrard, Syndic de la ville d’Yverdon-les-Bains. La première conférence, donnée par M. Manuel Leuthold, Président du Conseil d’administration, Fonds de compensation AVS, AI et APG (Compenswiss) lui a permis d’exprimer sa vision de la relation entre la finance et les PME, au travers d’idées reçues, tout en y répondant. Il a mis le doigt sur le financement de nouveaux projets avec une première idée reçue : « Ce n’est pas l’argent qui manque, ce sont les bons projets… Des bons projets, il y en a, mais encore faut-il savoir les vendre ! ». Il a également abordé l’attractivité de la Suisse : « La Suisse est un pays cher car il est en recherche constante de la perfection. C’est un pays compétitif et efficace. Les entreprises sont attirées par sa fiscalité responsable, son marché du travail flexible, ses fournisseurs de qualité et son environnement compétitif ».

Andréa M. Maechler, membre de la Direction générale de la Banque Nationale Suisse (BNS) a dressé un portrait de la situation économique mondiale en démontrant que la conjoncture était en voie de reprise, et particulièrement en Suisse. Sur les marchés financiers, le climat favorable reflète en partie les solides résultats trimestriels des entreprises. « Cette corrélation entre les cours et les marchés envoie des signaux positifs », commente-elle. Au cours de son exposé, Andréa M. Maechler a tenu à se montrer prudente en annonçant certes un climat favorable mais qui accuse toujours une certaine fragilité. « Malgré les impulsions conjoncturelles positives, l’inflation reste modérée aussi en Suisse. » Pour la membre du directoire de la BNS, la politique monétaire de la banque des banques en Suisse reste nécessaire pour soutenir les activités économiques. « Pour l’heure, le taux d’intérêt négatif est un instrument vital en Suisse. » En fin de discours, elle considère les changements structurels comme le défi principal actuellement : « Pour les institutionnels, le taux négatif n’est pas un défi. Mais bien les défis structurels émergeant depuis les années 1980. »

A la suite de l’exposé d’Andréa M. Maechler, André Delafontaine, cofondateur et investisseur de Go Beyond Investing, s’est davantage orienté sur les investissements au niveau des start-ups, meilleur instrument d’isolation de la mesure de retour sur investissement. Ainsi, la société Go Beyond a investi 19,4 millions depuis 2008 tout en prodiguant des conseils clairs : suivre un coaching d’entrepreneur, structurer sa société et ses finances. « Depuis sept ans, la Suisse est le numéro un en termes d’innovation, mais il est nécessaire d’analyser et d’observer les risques d’échecs. » Ainsi, environ deux-tiers des raisons d’échecs des jeunes pousses se concentrent sur un problème d’entrée sur le marché. « Le reste concerne davantage des problématiques liées aux équipes internes. » Pour limiter le risque entrepreneurial, André Delafontaine explique également qu’il faut en moyenne cinq ans pour développer sa société. « Au niveau des investissements et des retours positifs, il est nécessaire d’identifier cinq projets innovants dans le but d’en réussir un. » Entreprendre n’est pas courir derrière les investisseurs mais se focaliser sur les clients, précise-t-il en guise de conclusion.

Lors des pauses réseautage, les participant-e-s ont pu échanger autour d’un café et d’un croissant, afin de tisser des liens avec les acteurs de l’économie romande. La matinée s’est poursuivie avec une interview de Christian Wenger, Directeur de Cautionnement romand. L’entrepreneur a réaffirmé la nécessité de la collaboration entre les banquiers, la structure de cautionnement et les entrepreneurs. En privilégiant une approche spécifique aux petites, voire très petites, et moyennes entreprises. « Une PME ne se résume pas uniquement à des chiffres. Il faut entretenir une relation de confiance entre toutes les parties prenantes. »

Monsieur Rüdiger Lobrinus, Managing Director de Multichannel Management & Digitization à l’UBS, a ensuite fait le point sur la digitalisation, plus précisément les défis pour les banques et les avantages pour les client-e-s. Il a démontré que de plus en plus d’utilisateurs optent pour l’e-banking et pour une connexion rapide via mobile. Parmi les challenges des banques : la gestion des données sensibles, une bonne infrastructure à disposition pour faciliter les paiements, le respect des lois, parfois floues, liées aux systèmes informatiques, entre autres. Les solutions exposées ont fait mention d’une stratégie claire, d’une centralisation d’un département dédié à la digitalisation et de compétences spécifiques. A ce titre, il a avancé qu’il est nécessaire d’attirer les jeunes talents sortant des écoles afin de varier les profils pour détenir une équipe performante. « Il faut centraliser et surtout se doter d’une équipe diversifiée, et ne pas avoir que des banquiers. Il faut des personnes compétentes dans toutes les stratégies et des experts du digital. »

Les nouvelles méthodes de financement, le crowdfunding par exemple, ont été abordées par M. Maxime Pallain, co-fondateur et Directeur suisse de Raizers. Son rôle ? Mettre en relation les personnes qui souhaitent investir avec des sociétés ou des projets qui recherchent du financement. Il a abordé le financement participatif en exposant les différentes étapes du processus.

En guise de conclusion, Manuel Leuthold a dressé un résumé de la matinée en insistant sur les notions évoquées par les autres conférenciers. « Ce matin j’ai senti des solutions différentes des orateurs mais totalement complémentaires pour les entrepreneurs. Nous avons compris que les banques étaient toujours importantes, mais qu’avec des partenaires autres les résultats sont optimaux. »

Suite aux conférences intéressantes et enrichissantes de la matinée, les participant-e-s ont été convié-e-s au repas servi par le Restaurant des Quais à Grandson. Ce sont plus de 550 assiettes qui ont été dressées.

En parallèle de l’événement, ce ne sont pas moins de 500 visiteurs qui se sont connectés sur la page Facebook afin de suivre l’événement en direct tout au long de la journée. De plus, la performance du live-streaming a réjoui les organisateurs puisqu’il a enregistré plus de 4’000 connexions tout au long de la journée afin de suivre en ligne, le contenu de la journée et des conférences.

Nous tenons à remercier tous les participant-e-s, les internautes, les intervenant-e-s et les partenaires pour leur précieux soutien qui a contribué au succès de cette 12e édition et nous vous donnons rendez-vous le 13 septembre 2018, pour une 13e édition qui aura pour thème : « Focus clients: restez dans le jeu ! ».


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